Don Freddie Primero arrive en France dans le ventre de sa mère enceinte de 6 mois et est né Federico LOPEZ MONTANA dans le quartier populaire de Delattre de Tassigny à Bondy (Seine-Saint-Denis). D'origine Argentine, ses parents sont guérilleros opposant à la dictature du Général Videla et sa famille est accueillie en France sous le statut de réfugiée politique sous le mandat de François Mitterrand. Se définissant comme Franco-Argentin et revendiquant la France de la diversité, le port folio de Don Freddie Primero se base essentiellement sur des réminiscences de la culture hip hop des années 90, où son imaginaire trouve encore inspiration. Son père est très actif dans la vie socio-culturelle de la ville de Bondy et Don Freddie est depuis l'enfance exposé à l'expression artistique. Néanmoins, il tombe dans la photo par « besoin d'une soupape » et afin de palier à des turbulences émotionnelles liées à une rupture, et se reconstruit en prenant ses clichés depuis un iPhone 4 dont l'écran est fêlé. Au fur et à mesure qu'il prend ses cliché, il se livre petit à petit et inconsciemment au photo reportage. Ce réflexe est survenu tel un instinct de survie lui ayant permit plus tard d'affronter et vaincre la maladie. À travers ses clichés se mêlent musique, affirmation culturelle, sexuelle, ethnique, physique, sociale, revendications, engagement, hypersensibilité , et thérapie. Sa formation de chercheur/ historien spécialiste du Venezuela actuel , plus spécialement de l'information et de la propagande et plus globalement de l'Amérique latine, donne à son travail un prisme à mi-chemin entre les sciences sociales et la culture urbaine.
L'artiste se définit comme un chroniqueur sociovisuel, témoin de son époque, mais avec la volonté de prêter sa béquille qu'il trouve en la photographie par pur altruisme et humanisme. Photographier pour respirer, apaiser et exister…
Vendredi 01 Octobre 2021
Mardi 16 novembre 2021
8-10 Rue Gustave Rouanet, 75018 Paris
à 19h30
Street artist / Photographe autodidacte, photo reporteur et portraitiste, Don Freddie Primero partagera la façon dont la photo fut « une bouée de sauvage » pour affronter les turbulences de la vie, mais aussi comment cela peut aider autant le photographe que le sujet à se revoir avec bienveillance après le changement, la maladie ou le traumatisme. Cassandre Lejosne, journaliste spécialiste et diplômé en histoire de l'art, sera la médiatrice de cette intervention.
Jules.M ( opéré pour changement de s exe), Kevin ( greffé des deux poumons ), Édouard.J (séropositif) , Amine (Ancien obèse), Sultana ( a affronté une séparation amoureuse) témoigneront de leur expérience sur la thérapie par la photo.
Depuis l'ouvrage devenu culte de Roland Barthes, la question de l'objectivité photographique a occupé pleinement les questionnements des historiens de l'art. Don Freddie nous apporte un nouvel élément de réponse, cette fois-ci, non pas par les mots, mais par son médium d'expression de prédilection : la photographie elle-même. Ces clichés, majoritairement des portraits, ne se résument pas à un simple regard objectivé par la caméra mais nous offre une invitation au voyage et au dialogue.Grandement inspiré de la photo-reportage, les portraits de Don Freddie nous propulsent dans l'intimité de ses modèles. Réalisés aussi bien lors de voyages aux Etats-Unis et en Amérique Latine, que dans la capitale française où l'artiste réside, un sentiment ressort de ces clichés : donner à voir le réel sans la prétention d'une retouche ou d'une pose avantageuse. C'est probablement de là que vient la qualité de ses réalisations photographiques. Produites au siècle des réseaux sociaux et de la sur connectivité, ces clichés deviennent ainsi des fenêtres sur la réelle nature de l'Homme. La beauté époustouflante de ces prises de vue réside dans les tensions propres au médium photographique : l'éphémère beauté d'un regard immortalisé pour l'éternité.
Mais Don Freddie ne se limite pas à la simple documentation ; il invite au dialogue. Son regard de photographe entre en discussion visuelle, artistique et silencieuse avec celui du modèle photographié. Car ne l'oublions pas, la photographie est un partage à plusieurs niveaux : évidemment celui du point de vue du photographe sur une situation, mais également celui de l'intimité propre de l'objet photographie, et finalement du moment de complicité partagé entre ces différentes entité.
Don Freddie n'octroie pas pour autant le statut de voyeuriste à ses regardants ; il leur tend la main en guise d'invitation. Car la démarche de l'artiste s'inscrit dans une volonté fondamentalement altruiste. En s'alignant avec les tendances de plus en plus populaire de l'art therapie, la photographie devient le moyen d'extérioriser, quand ce n'est pas exorciser, des douleurs enfouies. Que cela soit celle de l'artiste, celle du modèle, ou encore celle du regardant qui entre en dialogue contemplatif avec le cliché, chacune des productions de Don Freddie donne à réfléchir aussi bien sur le regard que nous portant sur l'autre que sur nous-même.
Au demeurant parfois dérangeante par leur intimité ou par la différence sociale ou culturelle, les photographie de Don Freddie restent bienveillantes : sa volonté n'étant pas dans la provocation violente mais bien dans la subtile simplicité des rapports humains. Les dialogues silencieux et visuels que nous donnent à voir Don Freddie sont une ôde à l'humanisme. Au-delà des frontières géographiques, politiques, sociales ou encore culturelles, c'est avant tout l'humain qui y est célébré.